Discussion avec Céline Charron
Pionnière de la décoration éco-responsable, consultante en Feng-Shui, géobiologue, partenaire R&D sur le premier baromètre du bien-être, auteure du livre “Ma maison mon bien-être ” édité prochainement chez Mango (lien vers page du livre) ; Céline Charron, visionnaire engagée nous partage un nouvel art de vivre son “intérieur”…
Céline, la Home-Thérapie en quelques mots c’est…?
La home-thérapie est l’art de comprendre et d’organiser son habitat pour qu’il vous fasse le plus grand bien possible, tant sur un plan physique que psychologique.
Comment en es-tu venue à la “Home-Thérapie”?
Un jour je découvre les conclusions d’une étude selon laquelle notre air intérieur serait plus pollué que l’air extérieur… c’est un choc ! Et un déclic aussi.
À cette époque je sais que je suis faite pour travailler dans le bien-être, une multitude de sujets m’intéressent mais je cherche avant tout quelque chose qui fasse sens… c’est là que démarre l’aventure FAIRSENS.
Avec mon amie Hélène Juricic nous ouvrons la première boutique en ligne de décoration éco-responsable. Notre message consiste à dire qu’en faisant rentrer chez soi des éléments qui polluent moins, on participe à polluer moins et on se pollue moins nous-même par la même occasion. Ça paraît évident aujourd’hui mais en 2008 nous sommes deux OVNI débarquant sur une planète déco peuplée de vieilles habitudes!
Le hasard (qui n’existe pas) de la vie me fait ensuite rencontrer un maître Feng Shui qui accepte de me former individuellement. Un mode de transmission du savoir direct qui se perd avec le temps . C’est ici que l’on m’enseigne et que je comprends enfin la relation “organique” que l’individu entretient avec son environnement. Un environnement à la fois vibratoire et sensoriel que je ressens depuis toujours mais sur lequel je peux désormais mettre de mots. Je décide ensuite de compléter cet enseignement par l’apprentissage de la géobiologie qui s’intéresse aux nuisances naturelles et artificielles en présence.
Après la thérapie par le lieu, c’est naturellement que je parviens à la thérapie à la personne. Le lieu étant un tel miroir de l’être, qu’il me conduit inexorablement vers lui. J’ai besoin d’en savoir plus, d’aller plus loin pour aider mon prochain à dépasser les obstacles qui jalonnent son parcours. Je me forme à la thérapie brève, qui livre toute une batterie d’outils psychocorporels, et m’intéresse en parallèle à l’influence des couleurs sur notre psyché sur le plan symbolique et cognitif.
Au sortire de cette période intense je compile tout ce riche matériel, à savoir 7000 ans de connaissances! Je fais “ma sauce” c’est à dire une synthèse au croisement de sciences empiriques et de sciences dites “dure” pour proposer ma méthode d’analyse de la psychologie d’un environnement. Car l’habitat renvoie beaucoup de choses qu’il faut apprendre à décoder pour trouver son équilibre, c’est ça la “Home-thérapie”!
Est ce-que-les personnes qui viennent chercher la Home-Thérapie souffrent d’un mal-être en particulier? Y-a-t-il un profil type du “patient”?
Je répondrai oui et non. Non il n’y a pas “une maladie” de l’âme ou de l’habitat en particulier qui vous amène à chercher la Home-thérapie. Mais je réalise que le point commun entre tous ceux qui viennent me voir est la demande d’un mieux-être. Identifié ou moins…
Soit ces personnes me contactent avec des problématiques particulières d’ordre relationnelles, émotionnelles ou autres qu’elles ont déjà détectées. Elles arrivent alors avec une démarche de développement personnel et comprennent qu’un travail sur leur habitat peut les aider à avancer intérieurement.
Soit elles pressentent l’importance de leur environnement, l’impact qu’il peut avoir sur elles. Et elles cherchent à l’améliorer d’une manière générale.
Ce qui veut dire que les gens vont moins bien “qu’avant” de manière générale?
Pars forcément! J’observe que les gens ont plus conscience de leur(s) monde(s) intérieur(s), ils cherchent surtout à se reconnecter à eux-même dans une époque chaotique. Les injonctions sociales, les incertitudes qui planent sur notre monde, la vitesse qui s’accélère, les découvertes scientifiques sur notre fonctionnement… Ce climat général fait ressurgir beaucoup de questionnements, voir de doutes. Il y a le besoin de se réapproprier son pré carré, se retrouver dans le bruit ambiant. L’habitat est à la fois le refuge et le miroir du “soi”, je comprends que les gens accordent de plus en plus d’attention à cet espace.
Donc j’interprète la demande “bien-être” comme un signe positif, bien loin des préjugés sur l’individualisme voir l’ego-centrisme qu’on entend à ce sujet…
Est ce que les tendances déco à la mode ces dernières années correspondent aux principes de la Home-Thérapie?
Oui..euh..non…pas forcément! En fait ça n’est pas très lié! (rire). En Home-Thérapie, on cherche à aller au delà de l’apparence (tant au niveau de l’habitat que des individus).
Psychologie, Feng Shui, géobiologie, domothérapie, chromatothérapie…Avec l’étendue des connaissances déployées dans la Home-Thérapie, peut-on être son propre médecin en la matière?
Oui absolument! D’ailleurs j’encourage toujours à avancer par expérimentation pour aller mieux, aller plus loin… Mais en fonction des besoins et de ce que l’on attend, arrive un stade où on ne peut plus se passer de l’expert. D’abord pour la simple et bonne raison qu’on est toujours moins bon pour soi-même que pour les autres! Parce qu’il nous manque le recul, l’objectivité, qu’il est difficile d’avoir sur nous-même. Ensuite parce qu’il est toujours bon de compléter, confronter ses connaissances à celles des autres.
Et Hoomaki dans tout ça? Nouvelle technologie et bien-être n’est ce pas contradictoire?
Le projet Hoomaki a d’abord fait sens car il réunit les axes essentiels de ma pratique en s’intéressant aux nuisances naturelles, artificielles et subtiles qui nous affectent sans que l’on en ai toujours conscience.
Ensuite le projet m’a convaincu car il va dans le sens de mes convictions sur le bien-être. C’est à dire de permettre à l’utilisateur de se mettre en situation d’expérimentation tout en bénéficiant des connaissances d’un professionnel.
La collaboration du secteur bien-être avec celui des technologies est tout à fait bénéfique lorsqu’il permet de développer la prise de conscience. Hoomaki est pour moi un levier pédagogique précieux pour comprendre son environnement immédiat. Je vois cet objet “intelligent” comme un véritable coach de l’habitat . Il vous aide à trouver les solutions bien-être les plus adaptées à vos goûts esthétiques et besoins.
Et puis derrière ce baromètre bien-être il y a tout une équipe d’humains! Des experts en bien-être, déco, design, éco-responsabilité… des passionnés très investis qui partagent une même vision d’un nouvel art de vivre son environnement. Donc je ne parlerais pas de technologie mais d’un nouvel usage autour du bien-être. Et puis c’est aussi un bel objet déco, il à toute sa place chez soi !
Comment faire comprendre aux gens l’importance de prendre soin de leur habitat?
Par l’expérimentation encore une fois! En travaillant l’intérieur de votre habitat, c’est votre propre intérieur que vous questionnez pour avancer dans votre vie et vos relations…
Au fure et à mesure, on aiguise sa sensibilité, on identifie les couleurs qui nous correspondent, les ajustements à faire dans une pièce où l’on se sent mal à l’aise, celles où se jouent des problématiques personnelles comme l’harmonie du couple. Comment construire une ambiance lumineuse qui me fasse du bien? Chacun d’entre nous à déjà connu cette sensation de malaise, d’inconfort que l’on peut ressentir dans une pièce sans se l’expliquer. En maîtrisant quelques connaissances très pratiques on arrive à comprendre d’où vient le problème et comment intervenir dessus.
Comment voies-tu l’avenir du secteur-bien-être? Qu’est ce que tu lui souhaite?
Je voie les choses comme j’espérais qu’elles soient (rire)!!
C’est peut-être lié à mon optimisme radical mais j’observe que les gens s’écoutent plus et cherchent davantage à comprendre leur environnement. Apprendre à être plus sensible est au coeur de ma démarche, et je suis en totale contradiction avec l’idée qu’il ne faudrait pas “trop” s’écouter. Je pense au contraire qu’il faut apprendre à s’écouter pour savoir réagir, ça n’a rien à voir avec le fait d’être auto-centré. Les gens qui savent s’écouter savent se protéger de ce qui les affectent. C’est justement ce qui permet de mieux fonctionner avec les autres car on se sent moins vulnérable, donc plus disponible…
Je souhaite que ce processus se poursuive et que les connaissances se transmettent davantage pour qu’une pédagogie bien-être se construise solidement et outille les générations futures. Sur ce point je reste optimiste comme toujours!
Quelle est “l’erreur” que tu observes le plus souvent chez les autres en matière d’aménagement/déco?
L’excès!!! Je lutte contre l’excès: couleurs et formes répétitives, excès de lumière…Tout mon travail consiste à instaurer un équilibre. L’excès entraîne l’excès, donc un excès dans l’habitat traduit et entretient un excès à l’intérieur de soi.
Quel est le conseil bien-être que tu donnerais à tous?
Débranchez-vous pour dormir! Je reste très étonnée par la proportion de gens qui dorment avec un ordinateur portable sur le ventre, le téléphone sous l’oreiller et la box branchée au pied du lit. Le rayonnement électromagnétique est une nuisance réelle sur le plan nerveux entre autre, il altère la qualité du sommeil.
La chambre à coucher est le cocon où l’on se ressource alors “please do not disturb” et ne laissez que votre portable en mode avion pour un beau voyage au pays des rêves!